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L’indonésie sauvage et authentique

Sep 19, 2024 | Océanie

Texte et photos : Johanne Carmichael et sa petite famille en voyage autour du monde!

Nous souhaitions découvrir l’Indonésie sous un jour différent, celui où le tourisme débute et où l’on va à la découverte de paysages sauvages. L’expérience a été inoubliable et j’espère vous donnez envie de partir à l’aventure également.

Photo : Johanne Carmichael

Florès et le parc national de Komodo

Florès est une grande île à 1h30 d’avion à l’est de Bali. Les visiteurs y vont principalement parce que sa ville principale, Labuan Bajo, est le point de départ des bateaux pour visiter les îles inhabitées aux alentours et surtout, le parc national de Komodo. C’est donc ce que nous avions prévu faire, passer quelques jours sur un bateau à se promener entre les différentes îles, et ensuite quelques jours sur la terre ferme pour visiter l’île. Notre séjour en bateau a été moins long que prévu, puisque lors de notre arrivée sur celui-ci, le bateau ne correspondait pas à ce que l’on avait acheté, beaucoup plus petit et moins luxueux. On nous a informé à ce moment-là que l’autre bateau était supposément brisé. Bref, nous sommes débarqués et avons passé deux jours supplémentaires sur la terre, le temps de retrouver une autre option et de régler notre différend avec la personne. L’aventure, peu importe la sorte, c’est ce qui fait les voyages! Et puisque tout est bien qui finit bien, l’expérience en bateau était extraordinaire, c’est vraiment à vivre. Nous avons fait deux nuits, trois auraient été idéales!

Voici ce que nous avons fait :

Kelor Island : Vue sur la mer et les îles aux alentours au sommet de la colline et baignade à la plage avec de petits requins de récifs. À proximité, nous avons fait de la plongée en apnée, il y avait une belle variété de poissons et les coraux étaient très beaux, sans compter les énormes soleils de mer colorés. En fin de journée, on vogue à un endroit où les chauve-souris « flying fox » se déplacent pour trouver leur nourriture à la tombée du jour. Ils volent par centaine au-dessus de nos têtes!

– Nuit dans la baie de Radar Island, et montée dans le noir au sommet de la petite montagne pour voir le lever du soleil. Vue 360 degrés sur les falaises escarpées, les trois baies de sable et la mer. L’une des baies est la fameuse « Pink Beach », qui, selon la qualité de votre appareil photo, est d’un rose plus ou moins soutenu. La teinte est due aux coraux rouges désagrégés qu’il y a à cet endroit, disons que c’est un rose pâle, mais ça demeure unique! Nous avons fait de la plongée en apnée et du « paddle board », l’eau est translucide et les fonds marins magnifiques.

Komodo National Park : Un incontournable est évidemment d’aller rencontrer les dragons de Komodo, le plus gros reptile au monde (mesure jusqu’à trois mètres de long) et une des espèces vivantes les plus dangereuses. Une morsure avec ses dents venimeuses entraîne la mort s’il n’y a pas amputation du membre très rapidement. C’est vraiment une espèce fascinante, les dragons de Komodo sont très agressifs et les bébés doivent même se cacher pendant les 3 à 5 premières années de vie de leurs propres parents pour ne pas qu’ils les mangent. Je me demandais vraiment si j’avais envie de les voir ou non, puisque nous entrons dans leur milieu de vie… Nous avons fait une marche dans le parc avec deux guides, et leurs bâtons de bois (censés nous protéger). Dès le début, il y avait un dragon de Komodo mâle qui marchait dans le sentier, nous l’avons vu en action, avant de disparaître dans la forêt. Les guides n’en revenaient pas, même eux le prenaient en photo. À la fin de la marche, nous sommes arrivés près d’un café non loin de la plage, et deux dragons de Komodo étaient étendus sur le sol à faire la sieste. Ils ne le disent pas, mais j’ai bien l’impression que certains restent dans ce coin-là et se font peut-être nourrir à l’occasion, ce serait trop beau que ce soit un hasard. C’est probablement rare de les voir en action comme ça a été le cas pour nous au début. Bref, un très beau moment pour nous de rencontrer ce spécimen rare!

– Sur le chemin du retour, nous sommes passés dans le coin de Pulau Karangan, où il y a une île de sable au milieu de la mer, c’est vraiment paradisiaque! Et non loin de là nous avons nagé avec des dizaines d’immenses raies manta!

Quelle expérience de vivre sur un bateau et de découvrir ses paysages qui laissent sans mots, ses fonds marins généreux et ses couchers de soleil!

Photos : Johanne Carmichael

Nous avons vécu les jours suivants sur l’île de Florès, qui est immense en superficie et qui a une forme allongée sur la longueur. Elle est également très sauvage et peu développée pour les touristes, les routes sillonnent les montagnes et nous y avons vécu nos premiers maux de cœur en voiture. Pour ceux qui le souhaitent, il est possible de faire la route dans un sens et de prendre l’avion à partir de Maumere et de visiter davantage l’île en parcourant les 550 km jusqu’à Labuan Bajo. Il faut compter au moins 6 jours pour visiter et en considérant l’état de la route. De notre côté, nous avons plutôt opté pour élire domicile à Labuan Bajo, qui est à l’extrémité ouest, et nous avons piloté au maximum à trois heures de route aux alentours.

Un peu en périphérie de la ville, il y a une grotte nommée Mirror Stone Cave. Une petite marche dans la jungle et on se retrouve à explorer plusieurs chambres imposantes dans ses profondeurs. C’est une activité que nous n’avions pas anticipée et que nous avons adorée. Nous y étions en fin de journée et par la suite nous avons roulé jusqu’à un point de vue qui s’appelle Bukit Amelia Sea Labuan Bajo et qui permet, après une montée abrupte, d’admirer un beau coucher de soleil.

Sur l’île de Florès il y a plusieurs villages traditionnels avec les immenses maisons en forme de cônes et faites de pailles. Le plus populaire auprès des touristes est Wae Rebo, qui est à environ 3h de route de Labuan Bajo et ensuite 3h de randonnée dans la forêt. Il est donc recommandé de dormir une nuit dans le village dans une de ses maisons. Les avis sont partagés sur l’expérience, il semblerait qu’à une certaine époque c’était vraiment une aventure authentique, mais comme tout ce qui devient populaire, c’est maintenant extrêmement cher, l’accueil n’est plus très chaleureux et la nuit est très inconfortable (40 personnes dans une hutte avec des moustiques). Nous avons donc décidé d’aller dans un autre village à la recommandation d’un guide, il s’agit de Todo Traditional Village, également à 3h de route de Labuan Bajo. La route pour se rendre permet de visiter l’île et de voir comment les gens vivent, surtout avec un chauffeur local qui répond à nos questions. Le village était parfait, les gens étaient vraiment accueillants et nous étions les seuls touristes. Le chef du village nous a souhaité la bienvenue et nous a bénis, puis nous avons visité et appris sur leur mode de vie. Nous avons bu de l’alcool qu’ils fabriquent et les enfants ont essayé le tissage avec les femmes du village. Au retour, nous nous sommes arrêtés pour voir les Spider Web Ricefield, des champs de riz qui ont une forme de toiles d’araignées, encore une fois des paysages uniques.

Notre expérience avec les gens de cette partie de l’Indonésie n’a pas été la même qu’à Bali, peut-être un coup de malchance tout simplement, mais les paysages et la faune marine compensent amplement et nous nous souviendrons toujours de notre rencontre avec le dragon de Komodo et les gens du village de Todo.

 

Photos : Johanne Carmichael

Sumatra et la jungle

Nous nous sommes retrouvés à Sumatra grâce à une vidéo du National Geographic que mon chum a visionnée et qui parlait d’un parc national où il est possible de voir des orangs-outans dans leur milieu naturel. L’idée est partie de là et nous avons fait affaire avec une agence cette fois pour développer l’itinéraire des 5 jours complets que nous avions. Ce fut une bonne décision compte tenu que l’île est vraiment sauvage et nous avons pu faire plus d’activités en moins de temps, aucune perte d’énergie à chercher et organiser une fois sur place!

Nous avons débuté avec le parc national de Gunung Leuser à Bukit Lawang, où nous avons dormi trois nuits dans un écolodge dans la forêt. À partir de cet endroit, nous accédions à pied au parc national où nous avons marché plus de 6h dans la jungle avec deux guides, tellement gentils et attentionnés avec les enfants. C’était une longue marche, surtout pour notre petite de 6 ans, à la chaleur intense et avec des moustiques parfois. Nous avons été tellement récompensés, nous avons vu plusieurs orangs-outans dans leur milieu naturel, en plus des singes Thomas Leaf, des «gideons», des caméléons, tortues, etc. La marche nous amenait finalement au bord de la rivière, où nous avons embarqué sur une structure gonflable rudimentaire pour descendre les rapides de la rivière jusqu’à notre lodge. Toute une aventure!!

Nous sommes également allés à Tangkahan, un deux heures de route qui inclut une multitude de ponts rudimentaires épouvantables, étroits, en bois, avec de la boue, où nous avons pensé mourir à chaque fois… Nous avons pourtant survécu et avons pu rencontrer des éléphants, les nourrir et les laver dans la rivière. Nous sommes ensuite allés nous baigner et admirer une chute d’eau secrète à proximité. Nous étions les seuls caucasiens, et de loin! Les enfants, et même nous, étions comme des vedettes, tout le monde nous regardait et voulait prendre des photos avec nous, c’était assez spécial!

Photo : Johanne Carmichael

Notre périple s’est poursuivi les jours suivants à Berastagi, pour pouvoir monter le volcan Sibayak au lever du soleil. Nous avons grimpé dans le sentier boueux et escarpé à 4h du matin et sommes arrivés au sommet pour le lever du soleil. La vue 360 degrés aux alentours vaut la montée, c’est vraiment magnifique, sans compter le volcan en lui-même, avec ses fumerolles et le cratère rempli d’eau. Dans le village en contrebas, il y a des «hot springs», des piscines avec de l’eau chauffée par les volcans. Personnellement j’aime moins parce que l’eau est jaune et sent le souffre, en plus qu’il fait beaucoup trop chaud pour se baigner dans des spas, mais si vous êtes amateurs, on était avec les gens locaux.

Finalement, notre dernier arrêt a été l’île Samosa au milieu du Lac Toba, un endroit tranquille au bord de l’eau pour relaxer à l’hôtel et profiter de la piscine. Nous avons fait un arrêt dans un autre village traditionnel à Siallagan. L’histoire du village est vraiment fascinante puisqu’à une époque lointaine, les criminels de l’endroit qui étaient jugés coupables, étaient martyrisés et tués, pour ensuite être mangés par leurs pairs!!

Un fait marquant pour nous a été de constater de nos yeux l’impact de la déforestation en lien avec la plantation de forêts de palmiers dont les fruits sont utilisés pour fabriquer l’huile de palme. Le territoire des orangs-outans et des autres espèces diminue ainsi énormément et met leurs vies en péril. Nous avons donc décidé en famille de ne plus consommer de produits ayant cet ingrédient, et l’on vous invite à faire de même!

Photos : Johanne Carmichael

Nous nous souviendrons longtemps de notre périple en Indonésie, nous en avons eu plein les yeux et plein le cœur! Nous y reviendrons peut-être, après tout, il y a plus de 18 000 îles à voir !!